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Sport | L’Homosexualité dans la natation

    La natation fait partie des sports les plus appréciés des Jeux olympiques. Elle consiste à se propulser dans l’eau à l’aide de ses membres. En compétition, les nageurs cherchent à réaliser le temps le plus rapide en parcourant une distance désignée d’avance et un style de nage prédéfinie.

    Ce sport semble progresser en matière d’inclusion des personnes LGBT et les organisations internationales sont tolérantes envers elles quant à leur participation aux compétitions.

    Cependant, le coming out peut encore faire peur aux nageurs gays.

    À travers cet article, je vous invite à découvrir les nageurs ouvertement gays qui participent aux championnats internationaux et les actions menées dans la natation en vue de faciliter l’inclusion des personnes homosexuelles dans ce sport.

    Chapitre 1 : Les nageurs ouvertement gays

    Il existe de nombreux athlètes ouvertement gays dans la natation. La plupart de ces nageurs prennent part aux Jeux olympiques et participent également aux championnats du monde. Ce chapitre est consacré aux nageurs ouvertement gays qui concourent aux championnats internationaux.

    1.1. Le quintuple médaillé d’or Ian Thorpe

    Né le 13 octobre 1982 à Sydney en Australie, Ian Thorpe est l’athlète australien le plus titré. Il a accumulé entre 1998 et 2004, 5 médailles d’or olympiques. Il a aussi remporté pendant ces années, 11 titres de champion du monde.

    Source : olympicchannel

    Ian Thorpe a commencé le sport de la nage à 8 ans. À 13 ans, l’athlète avait déjà battu 10 records dans son pays en une seule compétition dans la catégorie de son âge. Il est devenu un an après, le plus jeune athlète ayant intégré l’équipe de nage de l’Australie.

    À 15 ans, il a réalisé un record du monde au 400 mètres en nage libre aux championnats du monde de 1998. Grâce à cette victoire, Ian Thorpe devient le champion du monde et le plus jeune à détenir ce titre.

    À cause de ses incroyables performances, il est surnommé le “Thorpedo”. Les spécialistes de la natation considèrent le nageur australien comme une légende dans ce sport. Les médias commencèrent donc à s’intéresser à sa vie.

    C’est ainsi que les rumeurs commencèrent également à évoquer une éventuelle homosexualité du nageur australien. Mais il s’était toujours défendu de ses rumeurs. En 2009, aidé de sa société de gestion, Ian Thorpe a publié une déclaration :

    Dans le passé, à plusieurs reprises, j’ai répondu ouvertement et honnêtement aux questions sur ma sexualité avec les médias… ma situation à cet égard n’a pas changé

    Source : ndtvimg

    Dans son livre autobiographique This Is Me sorti en 2012, Ian Thorpe a déclaré qu’il trouvait les questions sur sa sexualité blessante. Il avait écrit :

    Pour rappel, je ne suis pas homosexuel et je n’ai pas d’expérience sexuelle en la matière. J’ai une attirance pour les femmes. J’adore les enfants et je souhaite fonder aussi une famille”.

    Mais dans une interview en juillet 2014 avec Michael Parkinson, Ian Thorpe a enfin révélé son homosexualité, des années après ses performances olympiques. Cette révélation a déclenché une frénésie de soutien sur les médias sociaux.

    Les internautes et la communauté LGBT ont manifesté leurs soutiens à Ian Thorpe. Il ne s’attendait pas à de tels soutiens à son coming out. L’athlète a estimé que le fait qu’il avait été interrogé trop tôt sur sa sexualité a retardé son coming-out. 

    Source : cdn.vox-cdn

    Il n’aurait pas le temps de se familiariser avec sa sexualité. “Si j’avais eu un peu plus de temps quand j’étais plus jeune, je serais sorti, parce que j’aurais été à l’aise avec ça”, a déclaré Thorpe.

    Il est devenu un activiste LGBT et encourage d’autres stars gays à sortir du placard afin d’envoyer un message positif aux plus jeunes nageurs. Il estime que cela permettrait à ces derniers d’avoir des modèles dans la natation.

    1.2. Mark Tewksbury – Premier nageur ouvertement gay du Canada

    Mark Tewksbury est le premier olympien ouvertement gay du Canada. Il a remporté en 1988 une médaille d’argent aux Jeux olympiques (JO) de Séoul dans l’équipe de relais 4x100m. Depuis lors, Mark Tewksbury a remporté sept médailles aux jeux panpacifiques.

    Source : olympic

    Au Barcelone, en 1992, il a touché le mur en un temps record de 53,98 secondes et dépasse le nageur américain Jeff Rouse de 0,06. Il remporte ainsi la médaille d’or, une première pour le Canada. Au total, Tewksbury  a remporté 21 titres nationaux au cours de sa carrière.

    Après la compétition de Barcelone, il a officiellement mis fin à sa carrière. L’athlète avait hésité à révéler publiquement son orientation sexuelle cette année-là. Tewksbury déclare :

    Quand j’ai finalement dit à mes parents que j’étais gay peu de temps après les Jeux olympiques de 1992, ils ont réagi en pleurant. J’ai immédiatement su qu’il n’y avait aucun moyen que je le dise à mon agent, à mes sponsors ou aux médias. Honnêtement, je sentais que je devais garder mon secret pour moi ou je perdrais tout.

    Source : saltwire

    Mais en 1998, Mark Tewksbury décide d’être lui-même et affirme ouvertement son homosexualité. À cause de cette révélation, il a perdu un contrat à six chiffres qui lui permettait de donner des cours de motivation. Cependant, le nageur ne semblait pas être affecté.

    Il est devenu depuis lors, défenseur des droits de l’homme. Il travaille pour l’inclusion des personnes LGBT dans la natation. Le gouvernement français l’avait invité en 2008 pour faire partie de la délégation française aux Nations Unies. Il a ainsi assisté à la présentation à l’Assemblée générale, de la première déclaration de dépénalisation de l’homosexualité.

    Source : wixstatic

    Dans une interview accordée à Outsports, Tewksbury estime que sa vie s’est améliorée depuis son coming-out. Il déclare : “Ma vie s’est transformée à 100 % au cours des 20 dernières années”.

    1.3. Le nageur olympique Amini Fonua

    Amini Fonua est un athlète d’élite qui a représenté de nombreuses fois la Tonga, un pays où l’homosexualité était considérée comme illégale. Il a réalisé de nombreuses performances improbables au cours de sa carrière.

    Amini Fonua est le premier joueur tongien à remporter une médaille d’or dans une compétition internationale. C’était dans la catégorie de 50 m brasse au championnat d’Océanie 2010. Il est aussi le seul athlète tongien à remporter des médailles à la fois dans les  Jeux d’Océanie et du Pacifique en 2015.

    Source : squarespace-cdn

    Amini Fonua est un athlète ouvertement gay et il estime que son succès est lié à la tolérance de ses coéquipiers face à l’homosexualité. Il déclare à Outsports :

    “La raison pour laquelle j’ai eu une si bonne expérience au Texas A & M est que j’ai certains des coéquipiers les plus incroyables au monde. Nous sommes honnêtes et nous nous tenons mutuellement responsables, car c’est ce qui fait une équipe gagnante.”

    Aux JO de 2016, il faisait partie des 56 athlètes ayant participé à la compétition. Il s’est également qualifié pour les JO de Tokyo. Pour cette qualification, Fonua s’est entraîné dans des conditions vraiment extrêmes.

    En effet, il vivait à New York, une ville dans laquelle la pandémie de Covid 19 a durement sévi. Il était contraint de déménager à Manhattan pour pouvoir effectuer correctement son entraînement. Mais les mécanismes d’adaptation habituels n’étaient pas disponibles.

    Source : pinimg

    Il est nécessaire de faire au minimum 20 heures d’entraînement par semaine pour être vraiment au niveau. Je m’entraîne en moyenne 3 h  par semaine ; les piscines n’étaient ouvertes seulement que 4 fois par semaine durant 45 minutes”, a déclaré Fonua.

    L’athlète estime qu’il est difficile de se comparer aux olympiens qui vivent dans des milieux où ils avaient pleinement accès à l’entraînement.

    Chapitre 2 : Les actions pour l’inclusion des nageurs LGBT

    L’acceptation des athlètes LGBT est une question de grande préoccupation dans tous les sports. Dans la natation, de nombreuses organisations ont vu le jour dans le but de créer un espace où toute la communauté LGBT se sente en sécurité. Découvrez dans ce chapitre, l’initiative “Pride In Water” et l’organisation “International Gay & Lesbian Aquatics Association”.

    2.1. L’initiative “Pride In Water”

    Le British swimming a lancé en 019 l’initiative “Pride in Water” afin de rendre les disciplines sportives aquatiques de l’eau plus inclusives à toute la communauté LGBTQ+. Cette initiative a bénéficié du soutien de toute la communauté de natation et des sports aquatiques.

    Source : prideinwater

    À l’origine, cette initiative était l’œuvre de Josh Rudd, le conseiller en mode de vie et de performance de British Swimming et de “English Institut of Sport”.

    Après avoir mené une étude approfondie, il a présenté le projet de “Prade In Water” afin de créer un espace dans lequel toutes les personnes LGBTQ+ pourront se sentir en sécurité, incluses et valorisées. Le “Pride In Water” prend en compte toutes les disciplines et tous les niveaux notamment :

    • Les athlètes ;
    • Le personnel de soutien ;
    • Les officiels ;
    • Les bénévoles.

    Le lancement de “Pride In Water” a été accueilli par des athlètes de renom comme Michael Gunning et l’ancien champion du monde, Mark Foster. Gunning s’entraîne en Grande-Bretagne et Foster est ouvertement gay depuis 2017.

    Source : prideinwater

    L’initiative de “Pride In water” était reçue par un enthousiasme qui montre la tolérance de communauté de natation envers les personnes homosexuelles et leurs alliées. Elle a reçu aussi le même accueil au sein de la communauté gay. Selon Josh Rudd :

    Ceux à qui j’ai parlé qui sont LGBT+ ont suggéré qu’ils aimeraient connaître des personnes qui leur ressemblent dans l’environnement », a-t-il ajouté. “Ils ont dit qu’ils voulaient voir des gens ouverts et faire ce qu’ils faisaient. C’était une chose puissante qui venait de chaque athlète.

    En termes simples, les nageurs gays souhaitent parler avec leurs semblables et s’entraîner avec des personnes qui comprennent réellement la communauté LGBT. C’est ce que le “Pride In water” apporte à la communauté LGBT au sein de la natation : se connecter avec des personnes similaires à tous les niveaux et aider les membres à être authentiques.

    Source :  365dm

    Au cours du lancement, la directrice du conseil d’administration du British Swimming, Adele Stach-Kevitz a exprimé sa fierté.

    Nous sommes fiers que British Swimming soit en mesure de lancer Pride in Water, dans le cadre de notre amélioration continue pour faire progresser le soutien, l’inclusion et l’engagement de tous dans les sports aquatiques.

    Le “Pride In water” a reçu aussi le soutien de VicWater et de Sports Media LGBT+. Il est rejoint par Australian Water Association dans le but d’améliorer la diversité des athlètes dans la natation en Australie.

    En 2021, le Pride In Water est séparé de British Swimming pour devenir un organisme indépendant. À cette occasion, le groupe a été relancé au mois de juin de cette année. Ce lancement coïncide avec le mois de la fierté.

    Source : cbc

    En effet, le mois de juin est fixé comme le mois de la fierté, une célébration de la communauté LGBTQ+ dans le monde entier. Jane Nickerson, directrice générale de Swim England, a déclaré :

    Nous sommes fiers de soutenir la relance de Pride in Water en tant qu’organisation indépendante et souhaitons faciliter un changement positif dans nos sports afin de garantir que chaque individu se sente à l’aise et chez lui dans son environnement sportif.

    2.2. L’International Gay & Lesbian Aquatics Association (IGLA)

    L’IGLA est une organisation internationale consacrée à la natation pour la communauté gay. Elle vise l’inclusion des personnes LGBT dans les différentes disciplines de la nation. Elle est composée de clubs originaires de 16 pays.

    Source : squarespace-cdn

    L’IGLA s’implique dans l’organisation des “Gay Game”. Elle organise conjointement avec celle-ci, une compétition tous les quatre ans. Ces compétitions ont lieu au mois de juin pour célébrer le mois de la Fierté et commémorer les événements de Stonewall.

    L’IGLA organise aussi une compétition internationale aquatique les autres années lorsque les Gay Games ne sont pas organisés. Cela permet aux athlètes LGBTQ+ de rester en activité pour améliorer leur performance.

    Les championnats de IGLA se tiennent dans différentes villes tous les ans et mobilisent des athlètes venus de tous les coins du monde. L’édition de 2018 qui s’est tenue à Paris a réuni :

    • Plus de 1000 nageurs ;
    • 500 joueurs de water-polo ;
    • 30 plongeurs.

    Source : paris2018

    La prochaine compétition de l’IGLA se tiendra conjointement avec les Gay Games en 2022 dans la ville de Hong Kong. C’est la première fois que l’IGLA organise un championnat en Asie. Ce championnat marque le 40e anniversaire des Gay Games et les organisateurs espèrent mobiliser 12 000 participants et 75 000 spectateurs.

    Chapitre 3 : Actualités des athlètes qui font carrière dans la natation

    Les championnats de natation sont souvent marqués par des moments forts que les médias ne laissent pas passer inaperçus. Ce chapitre aborde l’actualité de la natation.

    3.1. Photos : le nageur olympique brésilien Eduardo Amaral

    Alors que la plupart des Brésiliens étaient préoccupés par la façon dont leur pays mènerait à terme les Jeux olympiques en beauté, Eduardo Amaral semble avoir eu d’autres choses en tête.

    Le nageur, qui est champion en brasse, est aussi très doué pour une autre discipline qu’on pourrait qualifier de “coquine”. En effet, dans une vidéo apparue sur Snaptchat en 2016, il baisse son short et laisse voir son sexe en érection.

    Les sites se sont rapidement emparés de cette vidéo pour montrer à quoi ressemble le membre de l’athlète en érection. À l’époque, Amaral était encore plus jeune et jouait dans les lignes juniors.

    Le nageur brésilien n’a pas encore de la chance de participer aux Jeux olympiques afin de concourir et remporter une médaille pour son pays.

    3.2. Les minets du plongeon qui ont illuminé Kazan

    Le trio magique du plongeon britannique, Tom Daley, Chris Mears et Jack Laugher ont décroché des médailles lors des Mondiaux de Kazan.

    Laugher a également remporté aux Jeux olympiques de Rio  2016 une médaille d’or et trois médailles d’argent, dont deux avec son partenaire de jeux, Chris Mears. Quant à Daley, il a décroché un triplé de médaille lors des World Series 2017.

    Conclusion

    En résumé, la natation apparaît comme tolérante envers les athlètes homosexuels contrairement aux autres sports. Les attitudes homophobes sont moins courantes dans ce sport et son environnement permet aux athlètes de révéler publiquement leur orientation sexuelle.

    Les actions mises en œuvre dans la natation pour faciliter l’inclusion semblent porter leurs fruits et améliorent également la performance des athlètes LGBT. Les responsables en charge de la nation doivent travailler davantage pour permettre aux nageurs gays de concourir dans des conditions semblables à celles des nageurs hétérosexuels.

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